Déclaration du Président : Réunion de haut niveau du Groupe de La Haye pour mettre fin au génocide de Gaza — New York, 26 septembre 2025
Il y a un an, l'Assemblée générale des Nations Unies adoptait la résolution A/RES/ES-10/24 exigeant que l'État d'Israël se conforme à l'avis consultatif de la Cour internationale de Justice de juillet 2024, lui accordant douze mois pour mettre fin sans délai à sa « présence illégale dans le territoire palestinien occupé ».
Ce délai est désormais dépassé. Israël a défié l'Assemblée générale, ignoré la Cour et intensifié ses crimes. La Commission d'enquête internationale indépendante sur le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et Israël ont désormais conclu que les actions d'Israël constituent un génocide. Face à cette grave réalité, la communauté internationale doit s'engager, non pas dans la rhétorique, mais dans l'action.
C'est pourquoi le Groupe de La Haye a été créé en janvier : pour lutter contre la complicité et mettre fin à l'impunité, en appliquant collectivement le droit international. Au cours de l'année écoulée, les États du monde entier ont mis en œuvre des mesures concrètes par le biais de législations nationales et de politiques exécutives : arrêt des transferts d'armes, blocage des livraisons d'armes, suspension des achats auprès d'entreprises israéliennes, cessation des exportations d'énergie et garantie de responsabilité devant les tribunaux nationaux et internationaux.
Aujourd'hui, en marge de la 80e Assemblée générale des Nations Unies, le Groupe de La Haye a réuni plus de trente gouvernements afin de consolider ces mesures au sein d'une stratégie mondiale coordonnée visant à mettre fin au génocide de Gaza. Nous affirmons :
- que le principe de responsabilité est inéluctable ;
- qu'Israël ne peut être autorisé à poursuivre ses crimes en toute impunité ;
- que chaque État a l'obligation de prévenir le génocide et de mettre en œuvre le droit international ;
- qu'une application coordonnée – par le biais de nos tribunaux, ports, contrats, usines et systèmes financiers – est une voie incontournable vers la justice pour le peuple palestinien.
Une telle coordination renforce la réponse mondiale aux crimes israéliens en cours, servant d'exemple à tous les États pour qu'ils s'acquittent immédiatement de leurs obligations légales et créant des mécanismes solides de responsabilisation aux niveaux national, régional et international.
La Colombie et l'Afrique du Sud, en tant que co-présidentes du Groupe de La Haye, réaffirment leur engagement commun envers cette mission. Nous sommes solidaires, non seulement pour la Palestine, mais aussi pour l'intégrité du droit international lui-même. Le choix qui s'offre à chaque gouvernement est clair : complicité ou conformité.
L'histoire nous jugera non pas sur nos discours, mais sur nos actes. Ensemble, nous appelons tous les États à se joindre à nous pour rompre les liens de complicité dans les domaines de l'armement, de la finance et de l'énergie, et pour veiller à ce que justice ne soit pas différée, mais rendue.
Le peuple palestinien ne peut attendre, et le Groupe de La Haye n'aura de cesse de rallier le monde à la défense du droit international qui le protège.
Rosa Villavicencio
Ministre des Affaires étrangères de la République de Colombie
Ronald Lamola
Ministre des Relations internationales et de la Coopération de la République d'Afrique du Sud